Bonjour, chers amis, et bonjour aussi à ceux que je ne connais pas encore, et qui atterrissent chez moi par hasard... qu'ils soient les bienvenus.
Ici on ne parle pas uniquement de vampires...contrairement aux apparences ! Mais que voulez-vous, je me devais d'aller au bout de ma quête. Après, je prendrai quelques vacances... ce qui ne m'empêchera pas de poster çà et là un billet sur un sujet de ma fantaisie, un billet léger, riche de quelques bouquins à emporter en vacances... et bien sûr, je viendrai vous lire, et répondrai à mes messages !
Nous voici donc au terme de mon enquête, et à son origine. Car tout est parti d'un livre en deux tomes d'Elisabeth Kostova, "L'Historienne et Drakula."
Un roman palpitant, mais pas seulement : les craintifs ne seront pas trop terrifiés. Les curieux y trouveront matière à rêver, à apprendre, et ce livre fera naître des envies de s'intéresser au monde byzantin, aux splendeurs de l'Eglise Orthodoxe, à l'Empire Ottoman, à tous ces endroits du monde où l'Orient et l'Occident se sont souvent rencontrés au prix du sang mais aussi dans la beauté ; la rencontre éblouissante de deux civilisations millénaires s'épousant malgré elles mais souvent avec bonheur, comme la basilique Sainte Sophie en est la preuve éclatante. Ce livre m'a donné envie de visiter séance tenante l'Europe de l'Est, si proche et si lointaine, si méconnue, et tout particulièrement Budapest, la Hongrie, les bords du Danube
, la Transylvanie, la Roumanie et ses forêts impénétrables, où s'enracine toute notre culture d'Européens : car de ces forêts, où vécurent les Daces, les Romains, les Saxons, les Valaques, les Transylvains, les Moldaves, sont nées les légendes et les contes de notre enfance. La forêt, les sources qui se changent en jeunes filles dont le murmure ensorcelle ou délivre la sagesse, les clairières où l'on fait des rencontres, le souffle des âmes errantes, les esprits malveillants ou gardiens des hommes, les loups et les chouettes, animaux énigmatiques, les crapauds qui abritent des princes ou des défunts, comme dans cette histoire que rapporte Paul Hermann dans sa Mythologie allemande :
" Il y a une centaine d'années, un jeune garçon qui voulait écraser un crapaud se vit retenir par ces mots : "Tu ne peux pas savoir si ce n'est pas ta grand-mère." A la Saint-Sylvestre, les âmes en peine avaient le droit de revenir sur terre et, à ce moment de l'année, on ne devait pas écraser les crapauds et les grenouilles ; c'étaient des âmes ensorcellées."
A l'endroit où la forêt rencontre les montagnes majestueuses, des creux dans la roche cachent des créatures du sombre, ou des enfants emprisonnés : comme ceux que le joueur de flûte de Hameln ensorcela un jour parce qu'il n'avait pas reçu son salaire après avoir chassé les rats (et donc la peste) de la ville, les noyant au son de sa musique. Sa vengeance fut terrible : il attira à lui tous les enfants de la ville et les emmena à sa suite, riants et dansants, jusqu'à une faille dans la montagne qui se referma sur leurs pas. Il paraît qu'en certains endroits de la roche, en écoutant bien, on peut entendre leurs rires enfantins résonner encore d'une paroi à l'autre.
Les âmes errantes, la fenêtre qu'il fallait ouvrir à la mort de quelqu'un pour que son souffle, ou son âme, puisse s'échapper et ne reste pas captive, les joueurs de flûte qui enchaînent les rats et les enfants à leur mélodie... au carrefour de toutes ces histoires transmises, dans la clairière, est né notre vampire. Un être errant, maudit, mais qui en récompense avait acquis les pouvoirs de l'obscurité, connaissait le langage des loups, des chouettes, des rats, pouvait changer de forme, se faire brouillard ou chauve-souris. Dans les mythologies saxonnes, l'âme était d'abord retenue dans le sang, puis elle s'est faite ombre, reflet. Le vampire se nourrit d'âmes pour rester en vie, et il n'a ni reflet ni ombre. Il vient avec la peste car sa maladie, sa vorace éternité, est contagieuse : au XVIIIème siècle, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche dut diligenter une enquête en Roumanie, car on y déterrait des morts au cours des épidémies de peste ou de choléra : les cadavres qui avaient perdu leur rigidité, ceux qui semblaient gorgés de sang, ceux dont les ongles et les cheveux avaient poussé post mortem, étaient tirés de leurs tombes, décapités, brûlés, on leur plantait un pieu en plein cœur. Les prêtres participaient à ces cérémonies charmantes qui leur rapportaient de l'argent et entretenaient une piété superstitieuse.
Le vampire est lycanthrope : au départ, dans les légendes allemandes, "c'est un cadavre échappé de sa tombe sous forme de loup", nous dit Paul Hermann. " Le loup-garou ne trouve pas le repos dans la tombe et s'éveille quelques jours après son ensevelissement." Il creuse un chemin hors de sa tombe et dévore les troupeaux ou vient sucer le sang chaud des dormeurs auprès desquels il s'allonge.
Toutes ces croyances mêlent le totémisme au sentiment que l'âme est naturellement faite pour la métamorphose, tantôt malveillante, tantôt ombre bienveillante escortant le vivant. Vous aurez envie, en lisant l'Historienne et Drakula, de vous perdre dans ces forêts, de grimper à l'assaut de ces forteresses suspendues à la falaise comme des diadèmes de cristal que la brise fait trembler.
Vous brûlerez de respirer l'air sauvage et doux des Carpates, de contempler le Danube, qui tant de fois devint rouge de sang, mais dont la splendeur demeure intacte. Vous aurez envie d'admirer le crépuscule sur les hauteurs de Saint-Mathieu-des-Pyrénées-orientales, ou de Raguse, quitte à croiser un homme en noir dépourvu d'ombre. La beauté et l'horreur s'entremêlent dans ce roman, indissociables, tel le sang de Blanche Neige s'épanouissant en fleur écarlate sur la neige. Car contrairement à ce que pensent beaucoup de lecteurs, au cœur du mythe du vampire, la beauté éclabousse l'angoisse. Comme le dit si bien Bram Stoker de Dracula:
"Car parmi les caractéristiques qui le rendent si effrayant, la moindre n'est pas qu'il soit enraciné dans tout ce qui est bon. Il ne pourrait perdurer dans un terrain vierge de mémoires sacrées."
Enfin... mon amour pour les contes est sans limites, ils nous apprennent des choses essentielles que rien ne peut dire aussi bien ni approcher d'aussi près, mais revenons au livre d'Elisabeth Kostova : Ce roman raconte une quête d'historiens, sur plusieurs générations, la quête envoûtante de Vlad Tepes, le personnage historique. Seulement, bien qu'ils n'y croient pas, il semblerait que Vlad ait bel et bien survécu à sa propre mort, que le vampire ait rejoint le personnage de chair censé s'être décomposé dans sa tombe depuis des lustres. Sur leur route, qui les conduira d'Oxford à Raguse, de Venise à Istanbul, de Budapest à l'île monastère de Snagov, lieu présummé de la tombe de l'Empaleur, et à la forteresse de Poienari, le nid d'aigle de Vlad Tepes,
ils progressent en traversant les forêts, en débroussaillant de vieux manuscrits du XVème siècle, et se frayent un chemin dans les pays de l'Est au moment de la guerre froide. Leurs ennemis sont nombreux, ils n'ont pas toujours de visage clairement identifiable : sont-ce des espions à la solde de Staline ou de Ceausescu ? (Pour la petite histoire, sous Ceaucescu, Vlad Tepes était un héros national et il était défendu de mentionner le vampire...) Ou des créatures serviles et cruelles au service de Drakula ?
C'est aussi une mystérieuse histoire de famille : au départ, une fille sans mère, qui voyage avec son père, et l'amène à lui confier un passé effrayant. Peu à peu, ce passé se révèle, ses ombres les plus chères émergent du feuillage, certaines portent une blessure sanglante au cou. Trois morsures, et vous êtes fini, vous voilà un non-mort, un errant qui se terre, un prédateur devenu un danger pour ceux qu'il aime. Les héros luttent contre la montre, mais la quête historique demande patience et temps. Elle se dérobe sans cesse aux impatients. L'ombre de Drakula plane sur leurs promenades, sur leurs découvertes. Ils sont sans cesse observés. Ils ont peur, mais ils avancent : ceux qu'ils aiment sont prisonniers du nœud de l'histoire, ils n'ont pas le choix. Il ne fait pas bon être historien ou bibliothécaire, dans ce livre... de la pénombre ouatée et studieuse des bibliothèques surgit la sauvagerie du monstre. Il attaque entre les étagères où dorment les livres anciens, comme autant d'indices sur la piste. Il se cache dans les pages jaunies des grimoires, il faut le traquer dans une bibliothèque à la taille de la planète, d'une langue ancienne à une autre, d'un recueil de poésies roumaines du XVIème siècle à une bibliographie rédigée en turc...
Et si Drakula avait survécu, comment occuperait-il son éternité ? Quel serait son but, ou son loisir? D'après Stoker, le dessein de Dracula était de conquérir Londres, la capitale du futur au siècle victorien, des lumières, de la Science.
De nos jours, chez Elisabeth Kostova, Dracula a un tout autre projet... très intéressant aussi, vous verrez ! Disons juste qu'il a su profiter de son éternité en observateur sagace, et s'intéresser de près à ses héritiers.
Vous apprendrez quantité de choses dans ce roman : que Vlad Tepes faisait avant la lettre de la guerre bactériologique, expédiant ses soldats contaminés par la peste ou le choléra dans le camp adverse, après les avoir déguisés en Turcs... Qu'il ferrait ses chevaux à l'envers pour tromper l'ennemi à sa poursuite... Vous apprendrez bien des choses sur l'Ordre du Dragon, et sur les Janissaires du sultan Mehmed II. Autant vous dire que vous allez vous régaler, et là, parlons un peu gastronomie : tout le long de l'histoire, les héros se restaurent et font connaissance avec des spécialités locales qui mettent l'eau à la bouche. Ainsi, deux mondes s'opposent : celui des vampires au teint cireux et aux lèvres rouges, et celui des humains, pour qui festoyer entre amis est un nerf de la guerre. Aussi, à la fin de ce billet, vous trouverez quelques liens vers des sites de cuisine d'Europe de l'Est ou de Turquie, et les cuisiniers et cuisinières y trouveront matière à exprimer leur créativité.
A présent, laissons place à Elisabeth Kostova. Voici quelques extraits de son roman :
Le premier nous présente un des héros, jeune étudiant en Histoire, étudie tard le soir dans la bibliothèque de son université, quand il lui arrive quelque chose d'étrange :
" Il était tard et j'étais seul au milieu des rangées et des rangées de livres, lorsque, levant les yeux de mon travail, je m'aperçus qu'on avait glissé par erreur un volume parmi les miens, sur la petite étagère au-dessus de mon pupitre. Sur le dos de ce livre figurait un dragon, vert sur le cuir pâle.
Ne me rappelant pas avoir déjà vu cet ouvrage, ni ici, ni ailleurs, je le posai devant moi et le feuilletai presque machinalement. La reliure était douce, en cuir patiné par le temps, le papier apparemment très ancien. Il s'ouvrit tout seul au milieu. Là, sur les deux pages centrales, je découvris une gravure horrible représentant un dragon aux ailes déployées, avec une longue queue en anneaux, crachant du feu par les naseaux, toutes griffes dehors. Entre ses pattes, il tenait une bannière sur laquelle était tracé en lettres gothiques : "Drakulya.""
Le jeune homme vient d'être pris à l'hameçon. Il va en devenir obsédé, se lancer dans cette quête qui l'entraîne comme un vertige, jusqu'à en perdre tous ces repères. Quel est ce livre, et pourquoi lui est-il échu ? Il ne tarde pas à découvrir que d'autres historiens ont reçu le même livre en partage, dangereux privilège qui les hante et menace leur vie, leur esprit, leur âme... Et que cette quête se transmet de l'un à l'autre, d'une génération à l'autre, comme la malédiction du vampire, comme si une seule vie ne pouvait en venir à bout, en épuiser la sève. Ce garçon déterminé, on le découvre dans les récits au compte-goutte, façon Mille-et-une-nuit, qu'il confie à sa fille comme un testament, des années plus tard. Il est alors devenu historien conférencier, et se confie à sa fille au cours de leurs voyages dans des endroits paradisiaques.
Comme dans le passage ci-dessous, situé au monastère haut-perché de Saint-Mathieu des Pyrénées. Dans cet extrait, c'est sa fille qui raconte :
"Lorsque je m'assis sur un muret, à l'extérieur du cloître, je contemplai un moment un à-pic vertigineux de plus de mille mètres et les minces rubans de cascades qui s'y déversaient, si blancs contre les parois rocheuses couvertes de forêts vert sombre. Bien que perchés au sommet d'un piton, nous étions dominés par les pics abrupts et grandioses des Pyrénées Orientales. [...]
— La vie monacale, murmura mon père en s'asseyant à côté de moi sur le muret.[...] Elle paraît paisible, mais en réalité elle est très dure. Et mauvaise aussi, parfois...
Nous restâmes immobiles, le regard fixé vers l'abîme si profond que la lumière du matin n'en avait pas encore atteint le fond. Quelque chose brillait, suspendu dans l'air, au-dessous de nous, et je compris de quoi il s'agissait avant même que mon père ne me le montre du doigt : un oiseau de proie, chassant lentement le long des parois, flottant dans le vide comme un flocon de cuivre.
— Bâti plus haut que les aigles, murmura mon père d'une voix songeuse. Tu sais, l'aigle est un très ancien symbole chrétien : c'est celui de Saint Jean. Le symbole de Mathieu — Saint Mathieu — est l'ange ; celui de Saint Luc, le bœuf ; celui de Saint Marc, le lion ailé, bien sûr. On peut voir ce dernier à travers toute l'Adriatique, parce que l'apôtre Marc était le saint patron de Venise. Le "Lion de saint Marc" tient un livre entre ses griffes : si le livre est ouvert, cela signifie que la statue ou le relief a été sculpté à un moment où Venise était en paix. S'il est fermé, Venise était en guerre. Nous l'avons vu à Raguse — tu te souviens ? — sur l'une des portes.. avec un livre fermé. Et maintenant, nous avons aussi vu l'aigle qui garde ce lieu. Ma foi, il a bien besoin de sa protection !
Il fronça les sourcils, se leva et se détourna. Il m'apparut subitement qu'il regrettait, presque à en pleurer, d'être venu ici."
Un peu plus loin, par la bouche de cet homme, l'auteur nous dit le danger qui guette l'historien : s'attacher tellement au monstre qu'il traque à travers les siècles qu'il devient difficile de distinguer le voyeurisme de l'intérêt historique, la "prévention" par l'enquête historique de la fascination pure... on regarde le monstre et ses yeux vous ensorcellent... Car le monstre est charismatique, c'est là un de ses moindres talents. Malgré tout, je vous l'ai dit dans le billet précédent, la fascination fait partie de l'approche et de la compréhension du monstre, laquelle est essentielle pour arrêter sa course sanglante. Cette fascination permet, comme dirait Isabelle Sorente, de laisser "le monstre vous traverser". Le danger est de le fixer trop longtemps, car il risque alors de vous retenir captif. S'il ne fait que vous traverser, vous ne craignez rien, vous ne pouvez que grandir, comme elle l'exprime si joliment :
" Un cavalier rouge m'a traversé le cœur. Observant la pureté de sa haine, j'ai crû y reconnaître, comme dans un reflet, l'élan de ma foi. [...] A oublier la part de haine qui peut-être façonna l'idéal d'une foi inébranlable, on risque de jouir à ravager le monde. [...]
Une tempête ne se refuse pas.
Croire qu'on peut l'ignorer, la laisser à la porte ? Mais c'est dans votre poitrine qu'elle fait rage ! L'oublier ? A quel prix. La folie, l'amputation d'une part inconnue de son être, l'asphyxie... Vouloir la retenir ? Pas davantage.[...]
Juste se laisser traverser....
Ici je l'accueille en moi, ici je le confie à vous : un coeur rouge toute palpitant de haine.
Avant de le juger, avez-vous vu le rouge en vous ?
Et si vous n'avez pu le voir, pour autant, en êtes-vous vierge ?"
Certains, dans le roman d'Elisabeth Kostova, se laisseront attirer dans l'emprise du vampire, prendre dans l'éclat de ses yeux comme des mouches dans une toile d'araignée. D'autres se laisseront traverser, comme Mina Murray, contre leur gré souvent, mais pour en ressortir changés. Plus sages. Moins innocents. La forêt laisse des traces. Mais ce monde fait des innocents de la chair à victimes ou de la chair à bourreaux, alors, mieux vaut s'aguerrir un peu en passant par les Carpates... surtout si l'on y prend plaisir, et la lecture de ce roman est un PLAISIR avant tout. Quittons-nous sur un dernier extrait, où le héros visite avec un archéologue, Mr Georgescu, l'île-monastère de Snagov. Là où gît le monstre, selon l'Histoire...
" M. Georgescu montra les alentours d'un geste de sa large main.
— Vous connaissez l'histoirre de cette île ? Un peu ? Il y eut d'abord une église ici, dès le quatrième siècle, et le monastère fut édifié un peu plus tard, mais au cours du même siècle. La prremière église était en bois, la seconde en pierre, mais elle sombra dans le las en 1453. Étonnant, non ? Drakula accéda au pouvoir en Valachie pour la deuxième fois en 1462 et il avait ses prropres idées. Je crois qu'il aimait ce monastère parce qu'il cherchait constamment des endroits qu'il pouvait fortifier contrre les Turcs et qu'une île est facile à prrotéger. Celle-ci est un lieu choix, vous ne pensez pas ?
[...] — Donc, reprit-il, Vlad transforma le monastère en forteresse. Il fit édifier des rremparts tout autour, ainsi qu'une prison et une salle de torrture. Un souterrain pour s'échapper, également, et un pont pour rallier la côte. C'était un garçon prudent, ce Vlad. Le pont a disparu depuis longtemps, bien sûrr, et je mets au jour le rreste de son œuvre. Nous avons déjà exhumé plusieurs squelettes du bâtiment que nous fouillons actuellement : c'était la prrison...
Il eut un large sourire et ses dents en or étincelèrent au soleil.
[...] A présent je vais vous montrer l'intérieur de l'église.
Après avoir contourné l'édifice jusqu'à l'entrée principale, nous franchîmes les énormes portes en bois sculpté, et je pénétrai dans un monde inconnu, totalement différent de nos chapelles anglicanes.
Il faisait froid à l'intérieur et, avant que je distingue quoi que ce soit dans la pénombre, je perçus une odeur de fumée épicée dans l'air et une humidité qui semblait sourdre des pierres, comme si elles transpiraient... Quand mes yeux s'habituèrent à l'obscurité, ce fut seulement pour entrevoir la lueur assourdie du bronze et des flammes des bougies. La lumière du jour filtrait faiblement au travers des épais vitraux foncés. Il n'y avait ni prie-Dieu, ni chaises, hormis quelques grands sièges en bois construits le long des murs. Près de l'entrée, sur un présentoir, brûlaient des cierges qui coulaient abondamment, répandant une odeur de cire fondue ; certains étaient piqués dans une couronne en cuivre, en haut ; d'autres enfoncés dans un pot de sable, autour du socle.
— les moines les allument tous les jours, et, de temps à autrre, des visiteurs le font aussi, expliqua Georgescu. Les cierges du haut sont pourr les vivants, et ceuyx d'en bas sont pourr le repos des âmes des morts.
[...] Derrière (l'autel), le long du mur, s'alignait une rangée de saints au regard affligé et d'anges plus affligés encore. Ils encadraient une double porte en or martelée habillée de rideaux en velours pourpre, qui ouvrait sur un lieu invisible et mystérieux.
Je me tournai vers Georgescu.
— Vlad venait-il se recueillir ici ? Dans l'église d'avant celle-ci, je veux dire.
— Oh, cerrtainement.
L'archéologue s'esclaffa.
— C'était un assassin trrès pieux ! Il a fait construire de nombreuses églises et bien d'autres monastères... afin que le plus de monde possible prie pourr son salut. L'île était un endroit qu'il affectionnait particulièrement et il était trrès proche de cette communauté monastique. J'ignorre ce qu'ils pensaient ici de sa barbarie, mais ils étaient enchantés de son soutien à leurr monastère. Sans compter qu'il les protégeait des Turcs. [...] Regardez donc ici : c'est ce que je voulais vous montrer.
Il s'accroupit et releva les couvertures au pied de l'autel. Dessous, je découvris une longue dalle rectangulaire, lisse, dépourvue de tout ornement, mais sans aucun doute une pierre tombale.
Mon cœur se mit à battre la chamade.
— La tombe de Vlad ?"
Hé hé... vous n'en saurez pas plus ! Le reste, et il est dense, se trouve en librairie, en bibliothèque, et libre à vous de courir vous le procurer avant de partir en vacances... pour ma part, je vous laisse, je vous rassure, je n'ai été mordue qu'une seule fois, et encore, cela se voit à peine. Je reviendrai donc vous parler d'autres personnages, d'autres légendes et d'autres monstres... Bonnes vacances à tous, et à bientôt à ceux qui restent, je ne m'éloignerai jamais très longtemps durant l'été, je ne vous abandonnerai pas sans lecture... ce qui serait vraiment monstrueux.
Gaëlle
PS : Voici quelques sites culinaires : pour faire connaissance avec la cuisine roumaine c'est ici, pour les spécialités hongroises c'est là, et pour la cuisine turque c'est ici. Liste non exhaustive bien sûr, c'est juste pour vous mettre l'eau à la bouche !
43 commentaires:
Quelle prodigieuse quête !!!!
Ce travail énorme me coupe les jambes. Il est très difficile de ne pas avoir envie de lire L'historienne et Drakula après un tel coup de plume et de maître !
Je ne sais où tu puises tes forces Gaëlle, mais elles paraissent sans limite.
Je te félicite pour ce morceau de bravoure.
Clap clap clap <--- bruit de mes mains qui t'applaudissent.
Deux tomes ?
Même pas peur ! Et j'ai dans l'idée que Da Vinci Code est encore plus pâle et sans consistance que je ne le pense déjà en regard de "Lhistorienne et Drakula" !
(toutes mes confuses aux ceux-ce qui auraient apprécié Da Vinci Code, mais ce bouquin est un des rares auxquels je ne trouve RIEN de positif et que je ne peux m'empêcher de démonter régulièrement...)
Bon, ben manquent que les recettes maintenant ;o)
Je me suis encore bien laissé emporter par tes écrits M'dame Gaelle.. tes mots auraient-ils de grandes dents pour me traverser de la sorte ?
Comme toi, j'aime énormément les contes et légendes, j'ai l'impression d'en apprendre encore plus que dans n'importe quel livre d'histoire, on y trouve les peurs, les coutumes, les croyances, les us des gens : ce qu'ils avaient vraiment au fond de coeur quoi.
La trolette je suis bien d'accord avec toi sur Da vinci crotte ;-)
A Holly : Merci de tout cœur de ta lecture généreuse, même si justement mes forces sont limitées et mon souffle... à bout de souffle ! Mais si je t'ai donné envie de lire l'Historienne et Drakula, tant mieux. Très bonne journée à toi.
A Lisa : je ne mérite pas tant d'applaudissements mais c'est très gentil et ça donne la pêche, par cette chaleur abominable ! Bises
A La Trollette : L'Historienne et Drakula, bien que la couverture ne soit pas top et le livre d'apparence best seller marketing, est en tous points une bien meilleur livre que le Da vinci code. Parce que l'auteur fait elle-même ses recherches, bâtit elle même une intrigue fort bien ficelée, et très documentée. Le style n'est pas toujours extraordinaire, on ne peut pas tout avoir ou disons que c'est rare, mais au moins, Elisabeth Kostova ne se moque pas de ses lecteurs : elle ne fait pas que jouer superficiellement et à contresens avec des mystères historiques. Elle a la modernité d'une romancière trempée dans l'histoire et la recherche. Elle dépoussière Vlad et le vampire du même coup. Bref c'est un bon livre. Tu vas aimer, et tu ne verras pas passer les deux tomes, je te le prédis ! Grosses bises à toi. Au fait, ça avance, la peinture ?... Je blague. Je suis bien contente que tu sois passée t'offrir une petite diversion chez moi.
A Nziem : Merci beaucoup ! "Mes mots auraient de grandes dents", quel joli compliment ! Je me doutais bien, à admirer tes photos, que tu partageais mon amour des contes de fées... Je t'embrasse, toi qui es toi-même une fée.
A la Trollette : tu auras les sites de recettes d'ici ce soir promis !
A tous : désolée de n'avoir pas encore mis les liens, cette chaleur me ramollit l'énergie et les neurones que c'en est pathétique.
Si, on peut tout avoir.
Toi, tu as tout.
L'île des morts de Böcklin, incontestablement une bonne idée de couverture pour le tome 2 !! ;-) Bravo à XO éditions, qui n'a pas ma considération habituellement...
A Holly : je te retourne le compliment...
A Enro : bonjour et bienvenue ! Bien d'accord avec toi pour l'Ile des morts, un excellent choix en effet, alors que la couverture du tome 1 est moche. Quant aux éditions XO, en fait je crois que c'est le premier livre d'eux que je lis... comme quoi tout le monde peut faire un bon choix éditorial de temps à autre... ça me réconcilie un peu avec les éditions XO, même si je n'aime pas leur façon de vendre les livres comme des "produits XO", des produits manufacturés interchangeables... Merci de ta visite, Enro !
Bon, mon sac est déjà rempli mais comme je fais TOUJOURS des arrêts dans des librairies, en vacances, si je le trouve, je prends! Tu m'as donné envie :)
Bisous et à bientôt
Merci Doune, c'est trop gentil d'avoir pris le temps de me faire un petit coucou avant ton départ, alors que je t'imagine absorbée par tes préparatifs ! Gros bisous à toute ta tribu (euh... pour le rat... un petit bisou de loin, ok ?) et bonne route !
Enfin, j'ai pris le temps de me plonger (presque littéralement, parce que ton travail est titanesque et exhaustif, et qu'on s'y fait engloutir!) dans tes écrits!
Un grand merci pour ce voyage, dans les mots, dans les mythes, dans des lieux sombres et pourtant irrésistibles, c'est un monde fascinant, dont je ne connaissais rien ou presque; un mélange entre Jane Eyre et Sade: c'est à ça que je réduisais les "gothiques-romantiques", et là je réalise à quel point ce terme fourre-tout est réducteur.
Pour évoquer Dracula et ceux qui l'ont fait vivre (et le font toujours), il t'a fallu, comme je l'imagine, des jours de réflexion, encore d'autres pour l'écriture, et cela pour faire partager ta passion pour une infime partie de cet univers bien plus large des "gothiques" (est-ce bien le terme?)
Et c'est fou ce que tu donnes envie, comme toujours! envie de voyager dans les Carpathes, de visiter les lieux qui portent ces contes, envie d'en savoir encore plus, et surtout envie de lire tous les bouquins que tu cites!
Mais malgré tout, il manque quelque chose.
Voilà pourquoi je me surprends à rêver d'un truc dingue: puisque tu écris si bien, et que tu "rends" si bien tes pensées en mots, j'aurais envie d'entendre ta voix, un ton qu'on imagine passionné, qui m'emporterait au coeur des histoires et des personnages qui les peuplent.
Un "raconte-moi une histoire" pour les grands.
Je suis sûre que tu ferais ça très bien!
Merci pour tout ce que tu fais naître...
Merci Marianne pour tous ces mots qui me touchent profondément. Entre Jane Eyre et Sade... voilà qui est très bien résumé ! Jolie formule... en fait avant de m'intéresser de près à Dracula pour ces billets j'étais quasi ignare sur le sujet, ayant à peine vu quelques films... et je ne suis pas non plus une amatrice éclairée de gothique, mais j'aime le fantastique, les contes de fées, tout ce désordre dans notre ordre rationnel. Maintenant, je te remercie beaucoup de ta requête qui touche en moi la fibre qui écrit des histoires... et je crois que tu aimerais le dernier roman que j'ai écrit, il appartient au genre fantastique. Sinon, je compte bien raconter d'autres histoires, mais sur ce blog ce n'est pas évident, parce que je préfère depuis le début y parler d'écrivains beaucoup plus talentueux que moi, et donner envie de les lire EUX. Pour mes petits écrits, on verra un jour, plus tard, peut-être. Mais merci encore de ton message. C'est trop gentil.
A Enro : repensant à ton commentaire et à ce tableau de l'Île aux morts, il me revient une chose que je voulais dire dans mon texte, et pffffuit, elle s'est envolée. Je voulais souligner que tous les rites funéraires, depuis la nuit des temps, avaient pour but de veiller à ce que le mort reste bien mort et enterré : on lui donnait à manger, on l'enterrait avec ses objets familiers, on lui rendait hommage... les rituels étaient très compliqués et précis, en rater une seule partie équivalait à envoyer le mort errer dans les limbes, d'où il viendrait nous demander, tôt ou tard, des comptes ! Ainsi, chez les Romains comme chez les Bretons, ce passeur (ou nocher) dans sa sinistre barque, qui fait traverser le fleuve au mort pour atteindre "l'autre rive". A Rome, il fallait payer le voyage, on mettait une pièce dans la bouche du mort, sinon il devenait fantôme. En Bretagne, il ne faut pas se retourner, sinon on reste sur la rive, et on rejoint les Trépassés, ceux qui sont morts en mer, qu'on n'a pu enterrer, et qui gémissent entre les trilles du vent, ou surprennent les voyageurs égarés.
J'aime beaucoup ces histoires qui se répondent d'un endroit du monde à l'autre... Voilà, Enro, une petite rêverie inspirée par ton message.
Ahlala, chapeau bas, j'admire ta culture et ta capacité à nous donner l'envie de nous jeter dans la première librairie digne de ce nom ! Top-là, je me le fais sur une plage de Belle-Ile !
Je te confirme pour la Hongrie, c'est magnifique, je suis tombée sous le charme.
Quoi... Merci, en fait, ça fait toujours autant de bien.
Bonnes vacances... tu sais déjà ce que tu vas lire ?
gaëlle : c'est bête mais je n'osais pas trop donner mon avis sur L'historienne et Drakula jusque là. Je l'ai lu (en VO), et je peux te dire que le style médiocre de ce bouquin n'est pas dû à la traduction, hein :), en anglais c'est très bof aussi !
Même si l'histoire est intéressante, j'ai trouvé ça tellement mauvais niveau style que ça m'a tout gâché ! et pourtant, je ne suis pas une obsédée du style...
Au fait, mon nom c'est stéphanie et non pas "utilisateur anonyme" :)))
Un GRAND merci May et je suis ravie si tu as pu glaner quelques idées de bouquins à embarquer à Belle Île, quelle veinarde tu es de pouvoir y aller ! Ce que je vais lire moi ? Je n'ai que l'embarras du choix : je suis plongée dans "Lignes de vie" de Graham Joyce, un excellent roman d'un auteur merveilleux dont je vous reparlerai ! Sinon, le dernier Fred Vargas m'attend... je l'avais mis en réserve comme une friandise qui se mérite et se déguste lentement, un peu comme Charlie dans Charlie et la chocolaterie dégustait son unique esquimau au chocolat de l'année en essayant de le faire durer... bref, de mes lectures, je penses que tu en entendras parler ici tôt ou tard ! Très bonnes vacances à toi May, profite bien de la Bretagne et à bientôt ! Bises.
A Stéphanie, ou devrais-je dire Kevin (petit filou, va): contente de voir que tu lis mes billets ! Donc tu as été arrêté par le style de Kostova. Moi non, et pourtant cela m'est déjà arrivé de ne pas arriver à entrer dans un livre parce qu'il était écrit avec les pieds. Mais là, non. Bon, je n'ai jamais dit qu'Elisabeth Kostova était le plus grand écrivain de la planète, ni qu'elle avait un style éblouissant, mais je trouve que son histoire est suffisamment passionnante pour qu'on ne s'arrête pas trop à ça. Vraiment ça ne m'a pas gênée. Je me suis régalée. Pourtant je me régale aussi à lire Henri James, Toni Morrison ou, sur le web, Anitta ou Holly, par exemple, bref des gens qui ont une vraie voix, très riche et personnelle.. mais une bonne histoire bien racontée, sans prétention, ça ne fait pas de mal non plus, de temps en temps ! Il y a à l'inverse des écrivains qui ne sont qu'un style et pas d'histoires à raconter, je trouve ça limite plus grave, quant à moi...en littérature j'aime la variété. J'aime enchaîner un livre de Jane Austen et un roman de Stephen King, par exemple. Seuls les écrivains qui écrivent vraiment comme des automates, ou qui n'ont rien d'intéressant à dire, m'ennuient trop pour que j'ouvre un de leurs livres. Après, c'est affaire de goûts !
Au fait, étonnant ce changement de sexe ! C'est pour laisser parler ta part la plus féminine, peut-être ? Mais tu sais même sans un prénom féminin on peut être à la fois viril et féminin. N'hésite pas à écouter chanter Christophe Wilhem, tu comprendras de quoi je veux parler. Bises !
Tiens c'est drôle, moi aussi je m'étais réservé le Vargas pour mes (dernières) vacances, et je n'ai pas été déçue.
J'avoue, j'ai beaucoup d'admiration pour elle, elle écrit vraiment bien, et ses personnages sont tellement attachants qu'on en deviendrait bien flic dans le commissariat d'Adamsberg. Du reste, je relirais bien le précédant, maintenant, mais il y a tellement d'autres bouquins qui sautillent sur mon étagère en me criant "lis-moi, lis-moi", que c'est presque gâché.
Sinon pour Graham Joyce, j'ai lu la critique de son dernier "en attendant l'orage", dans le Monde des livres, et ça m'a vraiment donné envie de le lire.
En tous cas, une question demeure : comment fais-tu pour lire autant, et écrire autant ?
Je ne suis pas encore partie à belle-Ile, mais heureusement que j'y vais, ça me permet de lire et lire encore. D'ailleurs en juin j'ai lu Les âmes grises, de Philippe claudel, et pour le coup, il a une jolie plume, qui emporte immédiatement à l'épôque (la première guerre). Même si le sujet est un peu dur, la construction est assez fine pour ne pas plomber le moral du lecteur hypersensible (moi).
Merci encore, Gaëlle,
bises
Gaelle, je crois que tu te trompes de personne, je m'appelle pas kevin du tout mais bien stéphanie et je découvre ton blog !!! LOL
c'est marrant, j'en déduis que ce kevin a le même avis que moi sur le Kostova, non ? hein ? Dis ?
sinon, je n'ai jamais dit que je préférais le style à l'histoire, ça serait même plutôt le contraire, justement ! Si c'est pas trop trop mal écrit (faut pas non plus éxagérer), je préfère les trucs sans prétention mais avec une bonne histoire aux trucs "ampoulés" (triples guillemets).
Par exemple, tu cites henry james, ben c'est bien écrit mais jai quand même du mal parce que les histoires ne m'intéressent pas", ce qui me plaît en littérature ce sont les HISTOIRES, les trucs qui t'emportent, on va dire...
De manière générale je n'aime pas trop ce qu'on appelle les "classiques".
Par exemple, Belle du seigneur, ya pas moyen, jamais pu le finir, ce bouquin : super bien écrit, mais d'un chiant (oups). À choisir entre le cohen et un stephen king, je prends le King tout de suite ! (j'aime bien aussi Dean Koontz, dans le genre, serge brussolo, aussi -quelle imagination, ce serge !)(pis aussi brigitte Aubert, thierry jonquet, toujours originaux ; bon par contre, là, de toutes façons, on peut pas parler de style de base, ils écrivent vraiment plus que bien ces deux là !)
Bref, tout ça pour dire que c'est quand même assez rare qu'un bouquin ne me plaise pas à cause du style de l'auteur...
Kevina, je suis bien désolée mais mon ordinateur est un filou qui me laisse parfois le nom complet (oui oui, complet !) des gens qui m'écrivent, et dans ton cas... disons que tu es pris en flag !! Ceci dit cela nous amène à partager nos goûts littéraires, ce qui est très bien ! Sauf que c'est pas du tout les mêmes, moi j'ai beaucoup aimé Belle du Seigneur même si je reconnais que c'est pas forcément accessible et que c'est un style très particulier. POur Henry James tu devrais essayer "Le Tour d'écrou", : un polar très bien ficelé. Sinon j'aime bien Serge Brussolo mais le seul livre de Brigitte Aubert que j'ai lu m'a arrêté par ses invraisemblances si énôrmes qu'elles me donnaient des fou rires : mais je suis peut-être tombée sur LE mauvais. C'est bien possible. Sinon, je crois qu'on aime tous deux les histoires bien ficelées, mais je t'assure que dans certains Balzac par ex, ou Dickens, tu trouverais ton bonheur, ce sont des gens qui savaient parfaitement écrire une histoire palpitante. Tu as dû tomber sur les mauvais, ou être forcé de les lire au mauvais moment, à l'école... A part ça nous sommes bien d'accord sur Stephen King. Bises Kevin et bonne journée !
A May : Tu as raison on ne lit vraiment bien qu'en vacances... c'est la période idéale ! Graham Joyce c'est vraiment formidable. Lignes de vie est le premier roman qui sort en France, et encore, il faut le trouver, entre le rayon horreur et l'héroïc Fantasy, alors qu'en Angleterre il a écrit 10 romans et compte parmi les meilleurs romanciers du moment. C'est un peu scandaleux, mais bon, si tu as la chance de tomber sur un de ses deux livres : vas y ! Tu te régaleras. Celui que je lis m'enchante. Sinon comment je fais pour lire autant ? Je ne lis pas tant que ça, je suis assez lente en fait, mais bon, c'est aussi une partie de mon travail tout en étant mon plaisir. Je dois lire beaucoup pour me documenter pour mes romans à moi, et je lis pour mon plaisir, et aussi pour vous écrire des papiers qui tiennent debout : donc je ne fais presque que ça : lire, écrire et réfléchir un peu quand j'ai des neurones en forme...
Je t'imaginerai à Belle-Île, et j'espère que tu n'auras pas des trombes de flotte, mais juste soleil entrecoupé de petits nuages gris, vent léger, petite bruine pour arroser les hortensias et les landes... et que tu reviendras en pleine forme ! Bises et très bonne journée à toi. A propos, pour tes vacances, si tu ne les as pas lus, je te conseille trois livres en poche : "Captive" de Margaret Atwood, "Possession" de A.S. Byatt (superbe roman qui se passe en partie en Bretagne...ne pas se baser sur le film qui était mauvais), et "Dans les coulisses du musée" de Kate Atkinson : j'en reparlerai plus en détails la semaine prochaine dans un billet spécial livres de vacances à emporter sur une île... mais au cas où tu serais déjà partie ! PS : moi aussi je rêve souvent de relire Fred Vargas, surtout quand je suis en manque entre deux livres, mais il y a déjà tellement de livres qui s'entassent en me criant, comme tu dis si bien, "lis moi, lis moi", que je ne peux pas céder à la tentation.
Alors je ne suis pas partie, pas encore... en fait je rentre à peine, et je repars dans 15 jours...
Je pense que je vais prendre ta liste, et le Graham Joyce dont je te parlais hier.
Là je suis sur un Jane Austen, j'adore toujours autant.
Quant à Belle du Seigneur, c'est paradoxal car je me régale de son style, mais mes deux tentatives de lecture ont toutes deux échoué à la 250e page. Mais c'est sûr et certain qu'un jour, je le lirai. Et en entier !!!
En revanche j'ai lu le Livre de ma Mère, et j'ai vraiment eu du mal avec sa relation à sa mère.
Quant à Solal le solaire... j'ai lutté pour le finir, sur les conseils d'une amie, et il est "trop", ce personnage.
A l'époque, je me souviens d'avoir fermé le livre en soufflant, et en me disant "Oui, alors la figure christique à la fin, c'est juste pas possible". Mais bon. il écrit vraiment bien.
Bon, tu fais quoi comme boulot ? Ecrivaine ? Lectrice ? Critique littéraire ?
Peut-être que tu le dis sur ton blog et que je l'ai loupé ?
gaelle :
je ne comprends pas cette histoire de kevin, je t'assure que je suis une fille et que je m'appelle stéphanie !? je ne comprends pas comment le nom qui s'affiche peut être "kevin" vu que je m'appelle pas kevin ?
Du coup j'ai cru que c'était un ami à toi qui se faisait passer pour une fille, et que du coup tu avais cru le reconnaître...
je te donnerais bien mon adresse mail pour te "prouver" que je suis bien stéphanie (ya mon nom et mon prénom dedans) mais bon, ça craint un peu, non, de donner son mail sur internet ?
bref, les mystères de l'informatique !!!??? comprends pas !!!!!
sinon, "le tour d'écrou", je l'ai lu, en théorie l'histoire m'intéresse mais l'écriture m'a un peu rebutée (pas parce que c'est mal écrit, hein !) et au final le bouquin m'a relativement ennuyée. En fait il y a très peu de classiques qui m'attirent, finalement. Zola, par exemple, j'aime assez parce que les histoires sont généralement très fortes (ah la la, L'assomoir, quel livre !)
à propos de brigitte aubert, c'est spécial en effet, maintenant que tu le dis, c'est un peu "grand-guignol" mais moi j'aime !
Sinon un auteur que j'adore, dans le genre "pas chiant" et bien écrit, c'est Michel Faber, tu connais ? (La rose pourpre et le lys, et surtout La peau douce, que j'ai a-do-ré).
Mon copain, ce pro :), me dit que je peux mettre mon mail sans problème alors le voilà :
stephanie_tabone@telefonica.net
(j'habite en espagne)
c'est sûr que c'est pas très grave, cette histoire, mais bon, c'est quand même bizarre quans on te prend pour quelqu'un d'autre, alors je me défends ! :)))))
A May : d'accord avec toi pour Cohen : superbe écriture mais la fin de Belle du Seigneur est une épreuve pour le lecteur : c'était voulu parce qu'il voulait montrer comment un amour voulu parfait jusque dans ses plus infimes détails peut tourner à l'asphyxie, mais bon... je préfère la première moitié du livre ! Je te conseille de Cohen "O vous frères humains". C'est court et très beau. Pour Jane Austen, je partage ton enthousiasme, même si Charlotte Brontë la trouvait trop sage... je pense qu'elle ne savait pas lire entre ses lignes qu'elle était une "fausse sage"... Qu'est-ce que je fais dans la vie ? Je suis écrivain, donc je lis beaucoup et je travaille beaucoup, depuis 9 ans je ne fais que ça, sans résultat éditorial jusqu'ici mais ça va changer. Un de mes romans va être édité bientôt. J'en reparlerai peut-être à l'occasion mais ce blog n'est pas fait pour mettre en lumière mes petits écrits mais ceux des grands écrivains que j'admire ! Donc je répondais juste à ta question, voilà, même si tu te doutes qu'être éditée bientôt me transporte de joie. Je t'embrasse May !
A Stéphanie : je suis navrée si j'ai vraiment fait une méprise !!! Mon ordinateur m'a vraiment affichée tes messages (sur mon mail) comme provenant d'un garçon que je connais bien, dont je pensais qu'il me faisait une blague... je ne comprends pas non plus, du coup !! L'informatique a parfois des mystères insolubles, en tout cas pour moi. Mille pardons pour cette erreur alors, et au sujet de Michel Faber : J'ADORE CET AUTEUR. J'en parle dans un de mes premiers billets, "La rose pourpre et le lys" est une merveille absolue. Cet auteur a toute mon admiration. Et comment t'es tu procuré la peau douce ? N'est-il sorti qu'en VO ? Es-ce son deuxième roman ? Ou un premier roman non paru en France?
Navrée Stéphanie si je t'ai prise pour un autre, j'espère que tu ne m'en veux pas trop et je te souhaite la bienvenue dans mon café. Quelqu'un qui aime Michel Faber... est doublement la bienvenue ! Bonne journée à toi ! Et si tu veux m'écrire, sur la page de mon blog il y a une adresse email indiquée : cafedegaelle@orange.fr = c'est plus personnel que le blog comme ça.
A Stéphanie : j'ai écrit mon message avant de lire le dernier que tu as envoyé ! Décidément je te fais mes plus plates excuses, tu as bien raison de te défendre ! Etre prise pour un autre c'est pas sympa du tout. Bref... nous avons démarré cette conversation sur un gros malentendu, maintenant nous repartons sur de bonnes bases, j'espère que tu ne garderas pas une trop mauvaise impression de ta première visite ! Bises et bonne journée. Fais pas trop chaud en Espagne ? Où habites tu exactement ? (tu peux me le dire par email)
sorry, c'est pas "la peau douce" mais "sous la peau", me suis trompée de titre !!!!
J'adore ce bouquin, je pense que c'est l'un de mes bouquins préférés... j'ai aussi lu un autre de ses bouquins, The courage consort, pas mal mais j'ai été un peu moins emballée (celui-là, je suis pas sûre qu'il soit sorti en français, par contre...)
A Stéphanie : j'ai acheté Sous la peau de Michel Faber grâce à toi, je suis enchantée ! Merci encore... et j'en profite au passage pour m'excuser auprès de mon ami Kevin (le vrai !) que j'ai soupçonné de me faire une blague... Quant à toi Stéphanie, à bientôt j'espère dans mon petit café, et très bon dimanche !
Ah, ben voilà ! j'espère que ça va te plaire, moi j'ai adoré !
Voici un épilogue qui me donne très envie de poursuivre bien vite en lisant tous les fabuleux livres que tu as cité au fil de ces épisodes! parfait pour mes dix jours sur les plages bretonnes du mois d'août!
Merci beaucoup Alhya, certains livres vont peut-être alourdir un peu tes bagages mais quel plaisir ce sera par exemple de découvrir Bram Stoker (poids léger celui-ci, se glisse dans toutes les poches) avec la Manche devant les yeux...s'il fait un peu gris, si les vagues montent à l'assaut des galets, tu seras dans une ambiance tout à fait adéquate, veinarde ! Gros bisous et je t'envie déjà ces vacances bretonnes... au fait, tu aimes toujours "Sac d'Os" ?
A Stéphanie : je suis une admiratrice éperdue de Michel Faber depuis "la rose pourpre..." donc à priori ça devrait me plaire, un autre roman de lui ! Je te tiendrai au courant. Bises !
Bonjour
je suis actuellement en train de lire le tome 2 de ce livre si majestueux (Paul et Helen viennent de découvrir la tombe de Rossi) et je ne m'en lasse pas. C'est instructif, ça porte au voyage, à l'imaginaire et on imagine les montagnes, les monastères..... savez vous s'il existe un site officiel pour Mme Kostova ???
Merci
Bonjour et bienvenue Nanou ! Je ne sais pas s'il y a un site officiel sur Mme Kostowa, mais si elle continue à écrire des livres palpitants, ça ne saurait tarder... je l'ai testé avec succès sur mon père, un de mes frères, mon mari, et pour l'instant tout le monde réagit comme vous, et comme moi. On se laisse prendre... certes il y a des facilités stylistiques, mais l'histoire est vraiment très intéressante, et l'atmosphère se déguste à la façon d'un armagnac hors d'âge dans un manoir breton, après une journée venteuse et une balade sur les rochers. Ah, ça y est, je reviens de Bretagne et je me laisse égarer...mais Paul et Helen n'auraient sûrement pas dédaigné ce genre de soirées, pour éplucher les grimoires en quête de traces de l'Empaleur, ne croyez-vous pas ? Bonne soirée et merci de votre passage, Nanou .
Les bras m'en tombent (plagiat de Holly, hi hi hi !). Evidemment que je vais courir voir dans nos fonds si on l'a ce livre, évidemment que si nous ne l'avons pas, je vais en causer en gesticulant, comme à mon habitude, avec mes collègues ! (tiens, au fait, l'autre jour, j'ai donné l'adresse de ton blog à une lectrice qui empruntait le Dracula de Coppola, si si, tu es recommandée dans certaines bibliothèques parisiennes !)
A toute à l'heure peut-être !
Bonjour Gaëlle,
C'est la première fois que je viens sur ton site, j'y ai passé un moment en lisant tes articles passionnants, pour lesquels je te félicite.
J'ai découvert "l'historienne et Drakula" il y a quelques mois, j'ai dévoré les deux volumes en 10 jours et j'ai vraiment adoré, je viens de les prêter à une amie pour ses vacances, j'attends son avis.
Bravo pour ton travail d'analyse sur Dracula, sur le livre de Bram Stocker, je l'ai lu il y a très longtemps, à la sortie du film de Coppola que j'ai adoré (je dois l'avoir vu 10 fois au moins...) et même si le souvenir du livre est plutôt flou une quinzaine d'années plus tard, ça m'a rappelé bien des choses.
Je ne sais pas si tu as entendu parler d'un roman sorti en 1999 aux éditions Le Livre de Poche, appelé "le retour de Dracula", de Freda WARRINGTON. C'est une suite au roman de Bram Stocker, écrit sur le même mode narratif (journaux, lettres, etc.) qui intervient 7 ans après les faits racontés par Bram Stocker. Dans ce livre, Dracula n'est pas mort et veut se venger du groupe qui l'a pourchassé 7 ans plus tôt. Je ne me souviens plus de tout le livre, il était certes moins bien écrit que celui de Bram Stocker, mais constituait une lecture intéressante.
Bon courage pour tes prochains articles et bonne lecture.
Rachel
Bonjour, Rachel, et bienvenue chez moi ! Merci beaucoup pour les compliments ! Je vois que concernant Dracula nous avons les mêmes goûts... Je ne connais pas "le retour de Dracula": c'est gentil d'en parler, ça a l'air intéressant, je vais tâcher de le trouver ! A bientôt j'espère et grand merci pour le commentaire.
Bonjour, Rachel, et bienvenue chez moi ! Merci beaucoup pour les compliments ! Je vois que concernant Dracula nous avons les mêmes goûts... Je ne connais pas "le retour de Dracula": c'est gentil d'en parler, ça a l'air intéressant, je vais tâcher de le trouver ! A bientôt j'espère et grand merci pour le commentaire.
Bon voilà, je suis (moi aussi) arrivé au bout de ma quête : retrouver la série sur "Dracula" dans les limbes de ton blog, et la lire intégralement...pfffffffffff...j'en ai appris des choses ! Ca valait le coup de farfouiller pendant trois heureux pour trouver les articles sur le sujet.
En revanche, ne dis à personne que j'ai fait ça sur mes heures de boulot :-)
Je ne dirai rien, promis Thom... mais entre nous, tu n'as pas dû bosser lourd aujourd'hui ! (rires)
Il y a effectivement de longs moments de creux dans mes journées, parfois (pas tout le temps non plus, hein !)...et dans ces cas là je fais semblant de travailler sur un truc hyper pointu sur l'ordinateur. Une technique qui, depuis plus de quatre ans, a fait ses preuves !
Un article vraiment intéressant et écrit avec style sur l'Europe de l'Est et ces accointances avec ce folklore qui fait aujourd'hui partie de la culture populaire, et qu'on voit pointer le bout de son nez autant dans la littérature que dans les films.
Passionné par le mythe du vampire, j'ai utilisé mes notes de voyages en Transylvanie (j'ai notamment mis les pieds à Snagov et à Poïenrai que vous citez dans votre article), pour bâtir mon site sur le sujet : http://blog.vampirisme.com/vampire/.
J'avais bien apprécié ma première lecture du livre de Kostova, qui est une de mes premières chroniques. Mais au fur et à mesure de mon exploration littéraire du genre, ce diptyque a été sévèrement remis en cause, car au final ne vaut guère plus qu'un Da Vinci Code vampirique. Rien n'est bien original (même si je maintiens que la première partie du texte est assez bien fichue), et la fin est catastrophique.
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