23 mai 2007

L'esprit des collines

Bonjour,

En général, je préfère venir vous parler de romans, mais aujourd'hui j'ai décidé de faire une exception. C'est que je viens de faire une fabuleuse promenade dans Paris à travers le temps, suivant un guide à la fois passionnant, érudit et engagé : Eric Hazan. Son livre, L'invention de Paris, ravira non seulement les amateurs de cette ville mais aussi les amoureux de la littérature et de l'Histoire. Ce sont 481 pages bourdonnantes de vie que j'ai refermées à regret, et je ne pouvais pas ne pas vous faire partager mon enthousiasme. Alors je sais bien que la majeure partie d'entre vous préfére lire des romans, mais je vous invite à faire un petit bout de chemin avec Eric Hazan, si vous êtes d'accord. Vous avez de bonnes chaussures ?



Comme toutes les villes bâties à l'intérieur d'une enceinte, Paris s'est construite par cercles concentriques, depuis la muraille de Philippe Auguste (en 1200) jusqu'aux fortifications élevées en 1843, qu'on détruisit au lendemain de la guerre de 14-18. Sa dernière frontière — certes pas la plus esthétique ! — est matérialisée par le boulevard périphérique. Entre temps la physionomie de la ville avait maintes fois changé, de la muraille de Charles V au mur des fermiers généraux (1780), englobant au fur et à mesure les faubourgs et les villages mitoyens, jusqu'au visage composite de la ville d'aujourd'hui.





Au fil du temps, des quartiers sont morts entre la rive droite et la rive gauche de la Seine, d'autres sont nés, d'autres encore ont connu des apothéoses et des déclins, et c'est à cette balade à travers les siècles que nous convie Eric Hazan, se faisant le défenseur du vieux Paris : un Paris menacé, presque disparu, où chaque quartier avait une identité forte née de son histoire et de son peuplement.

Non qu'Hazan soit un adversaire de la modernité, pas du tout. Mais n'auriez-vous pas envie d'arpenter les vieux quartiers balzaciens, si c'était possible ? Ou de vous perdre dans le Paris de Victor Hugo, de Baudelaire ou d'André Breton ? Les grands écrivains, les penseurs illustres de notre Histoire tumultueuse furent avant tout des flâneurs amoureux de Paris. Respirez le vent de cette ville en perpétuelle métamorphose, hantez à votre tour les lieux de prédilection de Nerval, ceux où les vauriens des Misérables détroussaient les braves gens et coupaient les gorges, ceux où le narrateur de la Recherche allait cueillir ses premiers sentiments amoureux, ceux enfin que Zola parcourait un calepin à la main en quête de matière première pour ses romans : le Paris de la Bourse, celui des fortifications, cette "zone" où fleurissaient marchands ambulants et guinguettes, Le Paris chic du Faubourg-Saint-Honoré et du Faubourg-Saint-Germain, le Paris pauvre de la Courtille ou du vieux quartier des Halles, ce "ventre de Paris" débordant de victuailles près duquel s'entassaient dans les garnis les loqueteux du vieux centre-ville. Et prenez plaisir à relire, au rendez-vous d'une page, quelques lignes des Mystères de Paris, de Nadja ou des Splendeurs et misères des courtisanes sur la nuit de la ville :

" Ces rues étroites, sombres et boueuses, où s'exercent des industries peu soigneuses de leurs dehors, prennent à la nuit une physionomie mystérieuse et pleine de constrastes. En venant des endroits lumineux de la rue Saint-Honoré, de la rue Neuve-des-Petits-Champs et de la rue de Richelieu, où se presse une foule incessante, où reluisent les chefs-d'œuvre de l'Industrie, de la Mode et des Arts, tout homme à qui le Paris du soir est inconnu serait saisi d'une terreur triste en tombant dans le lacis de petites rues qui cerclent cette lueur reflétée jusqu'au ciel... En y passant pendant la journée, on ne peut se figurer ce que toutes ces rues deviennent la nuit ; elles sont sillonnées par des êtres bizarres qui ne sont d'aucun monde ; des formes à demi-nues et blanches meublent les murs, l'ombre est animée. Il se coule entre la muraille et le passant des toilettes qui marchent et qui parlent. Certaines portes entrebâillées se mettent à rire aux éclats... des ritournelles sortent d'entre les pavés... cet ensemble de choses donne le vertige."

Car arpenter le Paris historique, c'est réapprendre la nuit noire, celle que nous ne connaissons plus car des éclairages de plus en plus violents l'ont reléguée de plus en plus loin de nos villes, faisant fuir les étoiles en sécurisant les rues. Au Moyen-Âge, seules trois lanternes éclairaient la nuit de Paris : une bougie au cœur du terrifiant cimetière des Innocents (que hante François Villon), une lanterne à la tour de Nesles et une à la Conciergerie. Vous imaginez cela ? Une ville noire, trois petites flammes de rien du tout pour se protéger des ombres animées, souvent malveillantes, dont parlait Balzac ? Au XIXème siècle, les abords du Luxembourg sont encore des chemins de terre cernés d'arbres où se perdent les imprudents avant d'y faire de mauvaises rencontres, et derrière les murs du cimetière Montparnasse, on assassine chaque nuit.


Mais d'abord, que savez-vous de Paris ? Savez-vous qu'au coeur du quartier du Marais, François 1er donnait des combats de lions dans le parc de son hôtel Saint-Pol ? Que dans le Sentier, déjà dévolu au commerce des étoffes au XVIIIème siècle, se trouvait la plus grande Cour des Miracles de Paris, tellement dangereuse que lorsqu'on voulut y percer une rue qui la traverserait de part en part, en 1630, les maçons furent assassinés avant d'avoir pu faire aboutir le projet ? Que le fameux gibet de Montfaucon où François Villon fut pendu, après sa mère, se trouvait sur l'emplacement actuel des Buttes-Chaumont ? Que toutes les innovations du XIXème siècle, telles les premières terrasses de cafés et l'éclairage au gaz, furent testées sur les grands boulevards parisiens ?





Eric Hazan déteste la façadisation, cette invention moderne qui, dit-il, "consiste à conserver (plus ou moins) la façade d'un bâtiment et à le vider comme une volaille pour y installer des plateaux de bureaux. Un bâtiment façadisé est au bâtiment d'origine ce qu'est un animal empaillé à sa forme vivante." Mais il en a surtout après le baron Haussmann... ce ministre de Louis Napoléon Bonaparte redessina le visage de la capitale non seulement à des fins de modernisation, mais pour en éradiquer le cœur rebelle, ce Paris des barricades qu'il haïssait de tout son cœur. Il rasa cette partie du Boulevard du Temple qu'on appelait le "Boulevard du Crime", et où la populace venait se distraire en regardant les attractions foraines et admirer le mime Debureau depuis le fond du "paradis". Ce quartier populaire fut détruit sans merci mais il subsiste dans l'imaginaire grâce à la littérature et au film de Marcel Carné, les Enfants du Paradis.

Haussmann fit surtout raser avec jubilation les rues de la colère, celles du quartier Saint-Merri, des alentours de la Bastille et de la Place de la République. Il effaça de la terre la petite rue Transnonain où l'on s'était battu en 1832, lors de ces émeutes qui sont la toile de fond des Misérables. La petite rue Transnonain où les soldats du parti de l'Ordre firent irruption dans les immeubles et massacrèrent des familles entières, sur l'ordre du Général Bugeaud, parce qu'un coup de feu avait été tiré d'une fenêtre et que ces messieurs, quand il s'agissait de répression, avaient peu de scrupules...



L'urbanisation procédant toujours d'une volonté politique, les rues de Paris furent élargies pour permettre aux régiments d'y défiler plus commodément... C'est ce qu'on appelle un "embellissement stratégique", et les premières victimes en furent ces rues de la rebellion. Quant au quartier latin, jamais le dernier quand il s'agissait de contester le pouvoir en place, on lui laissa en souvenir un avertissement des plus éloquents :

"A qui, parmi ceux qui traversent aujourd'hui la place Saint-Michel, les figures de la fontaine, entourées de canettes de bière et de Coca Cola, ont-elles encore quelque chose à dire ? Qui serait capable de déchiffrer historiquement cette allégorie pour touristes, de reconnaître que l'archange à l'épée pointée sur le dos de Satan devait à l'époque représenter le triomphe du bien sur le mauvais peuple de juin 48 ? Mais à l'ère des insurrections, au seuil de l'arrondissement rebelle, cette statue avait un sens dépourvu d'équivoque. Chacun savait que ce saint Michel symbolisait le Second Empire écrasant le démon de la révolution et que la rue Saint-Jacques et le Quartier Latin pouvaient reconnaître leur image dans la bête infernale jetée au sol."
(Dolf Oehler : 1848, Le spleen contre l'oubli)




A ceux qui répondraient que l'esthétique est à ce prix, je répondrai avec Eric Hazan, sans dénier aux immeubles hausmanniens leur élégance, que la beauté se nichait aussi dans ce fouillis des vieux immeubles, dans cette coexistence de maisons populaires et de vénérables hotels particuliers, dans ces "passages de Paris" aujourd'hui oubliés où l'on flânait en bonne compagnie et refaisait le monde. Haussmann n'a pu aller au bout de TOUS ses projets et j'en suis heureuse, car il avait celui de percer une rue à partir du Louvre qui aurait détruit sur son passage les deux monuments de Paris que j'aime le plus... mais je laisse Victor Hugo vous en parler mieux que moi :

" Le vandalisme a son idée à lui. Il veut faire tout à travers Paris une grande, grande rue. Une rue d'une lieue ! Que de magnifiques dévastations chemin faisant ! Saint-Germain-l'Auxerrois y passera, l'admirable tour de Saint-Jacques-de-la-Boucherie y passera peut-être aussi. Mais qu'importe ! Une rue d'une lieue !... une ligne droite tirée du Louvre à la barrière du Trône !"

Mais, conclut Hazan, "Haussmann, qui était protestant, refusa le projet, craignant que la destruction de Saint-Germain-l'Auxerrois fût interprétée comme une revanche de la Saint-Barthélémy, dont le signal fut donné, dit-on, par les cloches de cette église."

C'est toujours à coups de symboles que l'on se bat, que l'on enterre certains pans du passé pour que l'avenir sorte de terre... Symbole contre symbole, drapeau contre drapeau. Ainsi, la révolution de 1848 fut l'affrontement des symboles : le drapeau tricolore, icône de la Révolution mais également de l'Empire, de la répression des barricades de 1830, contre le drapeau rouge que brandissaient les ouvriers révoltés descendus des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau, de Ménilmontant, de Montmartre et du quartier Popincourt, de la Butte-aux-Cailles où le sang de la Commune est à présent séché mais où demeure un écho qui serre encore le cœur au promeneur qui sait entendre.




Eric Hazan aime passionnément ces collines de la ville, ces faubourgs populaires où souffla tant de fois le vent salutaire de la révolte d'un peuple à qui on confisquait toutes ses révolutions. Il leur consacre une partie de son livre, appelée "Paris rouge", de 1830-1832 où Gavroche alla mourir au milieu des étudiants et des ouvriers de la rue de la Chanvrerie à juin 1848, où les barricades furent noyées dans le sang par ceux-là-même qui s'étaient faits les champions de la République.



En juin 48, on fusillait au Luxembourg des prisonniers qui s'étaient rendus et il fallut fermer le jardin durant deux semaines pour laisser le temps à la pluie d'en laver les flaques de sang. La deuxième République ne survécut pas longtemps à ces épisodes sinistres où elle avait fait massacrer sauvagement tous ce "rebut populaire" aux côtés duquel elle s'était battue sur les barricades de 1830. Et Victor Hugo n'économisa ni son souffle ni sa plume, peut-être pour expier (comme le pense l'auteur) sa complicité avec les forces de répression lors des journées de juin, pour défendre ces Misérables qu'on écrasait à chaque convulsion de la société :

"Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtements que des monceaux infects de chiffons en fermentation, rammassés dans la fange au coin des bornes, espèces de fumier des villes, où des créatures humaines s'enfouissent toute vivantes pour échapper au froid de l'hiver..."


Les collines et les faubourgs de Paris étaient peuplés d'immigrés venus par couches successives fuir la misère et les persécutions ; tels ces Polonais qui comptèrent parmi les chefs de la Commune, y trouvant une mort héroïque et poignante. Plus tard, leurs descendants vinrent grossir les rangs de l'Armée des Ombres tandis que les "quartiers chics", les grands Boulevards, les Champs-Elysées — où l'on avait préféré pactiser avec les Prussiens contre les Communards, dessinaient les contours du Paris de la Collaboration. Bien évidemment on trouvait aussi des Résistants dans le quartier de l'Etoile et tout n'est pas si tranché, mais cette géographie de l'engagement n'en est pas moins intéressante. Et il est certain que ces immigrés — que certains voyaient déjà comme des foyers épidémiques à circonscrire ou à éliminer — n'hésitaient jamais à verser leur sang pour une certaine idée de la dignité, de la liberté et de la fraternité humaines. Aujourd'hui où il est à la mode de récupérer les grandes figures de la rebellion populaire, je pense que se pencher un peu sur cette histoire-là ne fait pas de mal. Car l'Histoire appartient à tous et il serait fort dommage de l'abandonner aux idéologues...



"Paris des flâneurs" clôt la balade d'Eric Hazan, même si en réalité elle n'a pas de fin et appelle d'autres circonvolutions, sur les pas de tous ces illustres promeneurs. A commencer par Balzac, dont Théophile Gauthier écrivait :

"Comme il aimait et connaissait ce Paris moderne dont en ce temps-là les amateurs de couleur locale et de pittoresque appréciaient si peu la beauté ! Il le parcourait en tous sens, de nuit et de jour... Il savait tout de sa ville chérie ; c'était pour lui un monstre énorme, hybride, formidable, un polype aux cent mille bras qu'il écoutait et regardait vivre, et qui formait à ses yeux comme une immense individualité. Chacun a pu le rencontrer, surtout le matin, lorsqu'il courait aux imprimeries porter la copie et chercher les épreuves.[...] Personne n'eût jamais tenté de prendre pour un inconnu vulgaire ce gros homme qui passait, emporté par son rêve comme par un tourbillon."


Ou Victor Hugo, dont Baudelaire, autre flâneur compulsif, s'étonnait qu'il pût concilier les exigences de son travail assidu et son goût pour les promenades, quand lui-même se sentait enchaîné à sa flânerie comme un ivrogne à sa bouteille. Baudelaire, silhouette élimée et tourmentée qui cherchait dans ses longues marches à travers la ville cet inattendu qu'espérait aussi André Breton, arpentant des années plus tard le boulevard Bonne-Nouvelle. Baudelaire, qui élaborait ses poèmes en marchant et qui définit à merveille l'attraction de tous ces esprits curieux, clairvoyants, artistes, pour le cœur battant de la Ville:

" Pour le parfait flâneur, pour l'observateur passionné, c'est une immense jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde, tels sont quelques-uns des moindres plaisirs de ces esprits indépendants, passionnés, impartiaux, que la langue ne peut que maladroitement définir... L'amoureux de la vie universelle entre dans la foule comme dans un immense réservoir d'électricité. On peut aussi le comparer, lui, à un miroir aussi immense que cette foule ; à un kaléidoscope doué de conscience, qui, à chacun de ses mouvements, représente la vie multiple et la grâce mouvante de tous les événements de la vie."

Il est temps de nous séparer, de refermer ce livre, de laisser toutes ces silhouettes se confondre dans la brume : Eugène de Rastignac, la Duchesse de Guermantes, le voyou Montparnasse et le Général Lamarque, Tocqueville, Delescluze et Louise Michel, Huysmans et Robert Desnos, dont l'ombre vagabonde hante encore sûrement, à l'heure des ténèbres, l'ancien quartier Saint-Merri qu'il aimait tant.

A bientôt !

40 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbe ce post! Je le note immédiatement et m'en vais l'acheter de ce pas! Gaëlle, tu es particulièrement douée pour donner envie :)

Anonyme a dit…

J'ai passé plusieurs années à étudier le Paris de la fin XIXe, notamment via les récits de Huysmans et les articles de Gautier...est-ce moi ? J'ai trouvé cet article tout simplement passionnant, j'imagine le travail qu'une telle rédaction a dû te demander...c'est remarquable, et ça me donnerait presque envie de lire un livre d'histoire...:-)

Comme quoi, tu as bien fait de sortir de ton travail habituel sur les romans.

Anonyme a dit…

Un dimanche aprè-midi pluvieux, envie de rien faire, je m'installe devant l'ordi, une tasse de chocolat chaud à la main. Divine surprise, Gaëlle a publié un nouveau billet! De quoi égayer un peu mon dimanche...

Anonyme a dit…

Bon... moi je t'envoie le ministre des finances pour justifier mes notes d'achats de livres!
;o)
Si y a un domaine qui me passionne (mais auquel je ne consacre pas beaucoup de temps), c'est l'histoire et les petites histoires de Paris...
Ton article me donne furieusement envie d'aller dévaliser une libraire!
Est-ce que tu connais Claude Izner?
Je n'ai pour l'instant lu qu'un seul de "ses" romans, que j'ai choisi à cause du titre : "la disparue du Père Lachaise", puisque j'habite tout à côté.
Plus que l'histoire en elle-même, c'est la balade dans Paris et les événements de l'époque qui m'ont enchantés.
ça pourrait te plaire :o)

May a dit…

Hé ben voilà ! depuis le temps que je recherche un bouquin sur l'histoire de Paris, les anecdotes, le pourquoi du comment ! Chic chic chic !!!
j'avais commencé à découvrir tout cela à l'occasion d'une candidature pour un boulot de rêve, et je m'étais promis de poursuivre ce travail, tu me sers la matière sur un plateau, merci !
Et puis vraiment ce billet est passionnant et bien écrit, la somme de boulot est palpable, il va falloir que je te trouve une expression autre que "Bravo et merci" qui finit par sonner creux..

Anonyme a dit…

C'est un livre que j'ai acheté il y a bien deux ans... mais je l'ai à peine ouvert ! Merci de me le rappeler

Anonyme a dit…

Je suis CON-vAIN-CUE! il est vrai que je lis essentiellement des romans. Mais là, ma curiosité est plus que piquée! j'ai vécu quelques temps à paris et j'adorais m'y promener. J'aime découvrir l'histoire des villes que je visite. Donc, je note, je souligne et je stabilote!! Et tu dis que c'est moi qui te fais dépenser trop?? tentatrice!!! ;o)

Unknown a dit…

Bravo pour cet article très intéressant... Ca change un peu des romans ;-)

Anonyme a dit…

Quelle superbe billet, encore une fois Gaelle, quel boulôt ! J'ai lu il y a quelques mois une partie (je me suis essoufflée avant la fin, c'est un pavé !) des "mystères de Paris"...
A vrai dire, la meilleure façon de les lire serait de le faire comme les lecteurs D'Eugene Sue : en feuilleton...Allez ! ca me donne envie de recommencer : un chapitre chaque soir ! (me manquera juste l'odeur et le crissement du papier journal)

Gaëlle a dit…

Doune, j'étais sûre que tu serais interessée par ce livre, si tu ne l'avais pas déjà lu !

Thom, ravie que ce billet t'ait plu ! Il ne m'a pas demandé plus de travail que les autres : en fait, Eric Hazan avait fait le gros du boulot ;-D

Lisa, ah, du chocolat chaud !... le temps ayant fraîchi, j'en boirais bien une tasse. Je vais aller voir chez toi si je trouve une recette :-))

La Trollette, dis à ton Ministre des Finances que je plaide coupable pour incitation à la dépense... mais que mes finances ne se portent pas très bien non plus ! (Ok ce n'est pas de ta faute, encore que les jolis bricolis de ton atelier me font de l'œil et que je sens que je ne vais pas tarder à céder)
Sinon, Claude Izner je ne connais que de nom mais vu ce que tu en dis, en effet, ça devrait me plaire... Merci du conseil et grosses bises !

May, moi aussi j'ai longtemps cherché un bouquin sur l'histoire de Paris. Je pense que tu vas beaucoup aimer celui-ci, en plus il entraîne vers d'autres lectures et donne quantité d'autres pistes, ce qui tombe bien car j'en veux encore...
Sinon ne t'inquiète pas, tes commentaires ne sonnent pas creux et je suis toujours ravie de te voir passer par là :-)))

Gachucha, mais je t'en prie. Ça ne m'étonne pas qu'il t'ait attiré l'œil, ce livre-là.

Ma pauvre mère, je suis aussi ruinée que vous ! Làs ! Mais si Paris "vaut bien une messe", Paris vaut bien une atteinte supplémentaire à notre budget, non ? Moi aussi j'ai vécu à Paris, j'y suis même née (j'ai peu de souvenirs de cette période-là), et me perdre dans ses rues durant des heures reste un de mes grands plaisir quand j'y retourne.
... Tentatrice, moi ? Vous me flattez, chère Mère.

Tamara : merci ! C'est vrai que je ne m'aventure pas souvent hors de mes romans. Mais j'ai souvent peur que ce que j'ai à dire sur d'autres sujets... ne soit pas intéressant. Par exemple j'adore certains disques mais je suis bien incapable d'en parler...

Gaëlle a dit…

Sandra : je t'ai ratée de peu !
Figure-toi que je n'ai pas lu "les Mystères de Paris" alors que j'en ai toujours eu envie. Mais Eric Hazan a réveillé mon appétit pour ce pavé, comme tu dis. Je vais peut-être faire comme toi ;-)
Merci de ton passage.

Anonyme a dit…

Eh bien c'est un billet très fouillé et qui donne envie d'en savoir plus. Je n'ai jamais mis les pied à Paris, oui oui c'est vrai ! donc ce livre est une bonne entrée en la matière, il me semble...

Audrey H. a dit…

Heureusement que Haussmann n’a pu venir à bien de tous ses projets ! J’en frémis encore. Ce billet réjouira tous les Parisiens de cœur ou de raison. ;) Michelet aussi je crois a écrit quelques passages sur les vieux quartiers disparus de Paris. Sinon sur un mode plus distancé et non dénué de détachement parfois ironique tu as "Paris la Grande" de Philippe Meyer, paru en poche Folio.

Lamousmé a dit…

Encore un livre qui me fais de l'oeil...mais ce sujet est tellement passionnant qu'il ne sert à rien de lutter!!! ;o)

Livrovore a dit…

C'est vrai que c'est super intéressant de découvrir toute cette histoire qui se cache dans les rues que l'on arpente souvent sans assez ouvrir les yeux... :-)

Gaëlle a dit…

Bonjour La Liseuse ! Oui je pense que ce livre, en tout cas te donnera très envie d'aller te promener à Paris et donnera matière à ta visite de la ville :-) Mais il n'est pas nécessaire de connaître Paris ou d'être parisien pour apprécier ce livre : il suffit d'aimer la littérature, Balzac, Maupassant, Baudelaire... ou d'aimer l'Histoire de France, en particulier celle du XIXème siècle.
A bientôt :-D

Audrey Hepburn, je vois qu'on est d'accord ;-)
Il me semble qu'Eric Hazan cite Michelet, en effet, ainsi que d'autres auteurs qui ont écrit sur Paris comme Walter Benjamin. Sinon je ne connais pas "Paris la Grande" mais il m'intéresse beaucoup, grand merci pour le tuyau !

Lamousmé : te connaissant un tout petit peu à travers tes billets, je peux te dire que j'ai souvent pensé à toi en le lisant, ce livre, notamment la partie du Paris "rouge". Je suis sûre qu'il te passionnera !

Livrovore : "Sans ouvrir les yeux", tout à fait ! Je me suis baladée un nombre de fois incalculable dans Paris et quand je vois à côté de quoi je suis passée par manque de curiosité, ou tout simplement par manque de culture... j'ai hâte d'y retourner, tiens.

Anonyme a dit…

Romancière, historienne, tes talents sont vraiment multiples. Félicitation pour cet excellente description de l'histoire de notre "mystérieuse" capitale.

Anonyme a dit…

J'ai pas lu le post, plus tard ptet, juste je passe te faire des zibous !

Anonyme a dit…

Ah Madame Gaëlle, votre magnifique billet me rend nostalgique. J'ai passé cinq ans dans un lycée à Paris, pas loin du Père Lachaise, et question ballade, j'en ai bien profité. Mon Amour et moi adorions nous y promener et de temps en temps nous y allons en vacances pour faire découvrir ça à nos enfants. Paris est chargée d'histoires. Je mets volontairement Histoires au pluriel, car il y à la Grande Histoire et toutes les petites histoires qui dansent autour. Je pourrai raconter comment mon père jouait au croquet sur l'avenue d'Italie, ou comment mon grand-père à construit une barricade pour empêcher les chars allemands d'entrer dans Paris. Bon, d'accord, c'était les alliés qui arrivaient, mais c'est l'intention qui compte, non ?
J'ai en mémoire une chanson de Serge Reggiani : "Paris, ma rose".
En introduction Reggiani récitait quelque vers du poème d'Apollinaire "Le pont Mirabeau". Je pense que l'ensemble ira très bien avec votre billet. - A bientôt.

Paris, ma rose
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

---
Où est passé Paris ma rose ?
Paris sur Seine la bouclée ?
Sont partis emportant la clé
Les nonchalants du long des quais
Paris ma rose

Où sont-ils passée Villon et ses filles ?
Où est-il passé Jenin l'Avenu ?
Et le chemin vert, qu'est-il devenu
Lui qui serpentait près de la Bastille ?

Où est passé Paris la grise ?
Paris sur brume, la mouillée ?
L'est partie Paris l'oubliée
Partie sur la pointe des pieds
Paris la grise

Où sont-ils passés ceux qui fraternisent
Avec les murailles et les graffitis ?
Ces soleils de craie où sont-ils partis
Qui faisaient l'amour au mur des églises ?

Où est passée Paris la rouge ?
La Commune des sans-souliers ?
S'est perdue vers Aubervillers
Où vers Nanterre l'embourbée
Paris la rouge

Où est-il passé Clément des cerises ?
Est-elle fermée la longue douleur
Du temps où les gars avaient si grand cœur
Qu'on n' voyait que lui au trou des chemises ?

Où est passé Paris que j'aime
Paris que j'aime et qui n'est plus.

Anonyme a dit…

Il est superbe ce billet Gaëlle, une vraie mine d'information pour ceux qui veulent visiter Paris avec ce livre dans la poche ! Avant de quitter définitivement la capitale, j'en ai profité pour bien la visiter, mais je sais qu'il m'en reste encore beaucoup à découvrir ! ;-)

Gaëlle a dit…

Nicolas : historienne, comme tu y vas ! Non, je ne prétends pas du tout à ce titre. Je suis juste passionnée par certains sujets d'histoire ;-)
Mais merci pour le compliment !

Free : merci de la visite, et bises aussi !

Mr Kiki : quelle chanson superbe... merci à vous. Elle va très bien avec mon billet en effet, et nul doute qu'Eric Hazan doit la connaître et l'aimer.
Sinon vous avez tout à fait raison de parler de "toutes les petites histoires qui dansent autour" (très jolie expression !) de la grande Histoire. Quant à votre grand-père, bien sûr que c'est l'intention qui compte...
Eric Hazan dit que la barricade a avant tout un rôle symbolique car elle est d'une efficacité à peu près nulle. Mais elle a créé toutes les images de l'héroïsme populaire, et c'est vrai qu'on ne peut séparer l'insurrection de 1832 ou la Commune de l'image des barricades.
C'est beau, une barricade... et vous avez bien de la chance d'avoir eu un grand-père qui savait les construire.
J'oubliais : le Père Lachaise est un de mes lieux favoris à Paris. A bientôt !

MERCI Florinette et tu as bien raison d'avoir fait le plein de promenades avant de quitter Paris.
Je n'ai jamais aimé vraiment vivre à Paris, mais m'y promener était un vrai bonheur, dont le manque me lancine souvent :-))

Anonyme a dit…

Quel superbe article Gaelle, qui réveille la badaude que je suis ! J'adore marcher dans paris pendant des heures, pousser les portes cochères pour voir comment sont les cours et découvrir une traboule derrière. (Oui il y en a dans paris, enfin peut être qu'on leur donnait un autre nom, mais ça y ressemble), explorer les cimetières où toutes les histoires se retrouvent et même trouver la rue Watt pas loin du pont de tolbiac (j'aime les poèmes de vian). hum se promener dans Paris... Bon je ne me plains pas trop, parce que marcher dans toulouse, c'est sympa aussi et le Baron n'est pas venu ici raser les ruelles alors...
Au fait je m'offre le livre d'Eric Hazan dès que je le trouve, absolument séduite je suis !

Anonyme a dit…

Yép, Gaëlle, je te suis, pendu à tes mots, allons donc dans Paris... À ce sujet, il est bien le film ? Thanx

Gaëlle a dit…

Yueyin, je dois être le même genre de badaude que toi ! Moi aussi j'adore pousser les portes cochères, me perdre dans les petites rues, me promener dans les cimetières...et ce que tu fais pour Vian, je l'ai fait nombre de fois pour Desnos. Mais c'est sûr que se balader dans Toulouse est luxueux aussi, j'en ai un souvenir maintenant lointain mais très agréable et un des ces quatre... je retournerais bien là-bas, tiens !

Lunar, je suis toujours partante pour une balade parisienne et ça ne m'étonne pas que tu aimes ça.
Sinon... le film, quel film ? :D
Merci à toi pour cette visite.

Anonyme a dit…

Ayé, j'l'ai enfin lu, c'est un post magnifique qui donne envie de lire le livre.
Epi moi je connais pas bien toutes ces petites histoires de l'Histoire. C'est très interessant !
bizzzzzzzzz

Anonyme a dit…

Coucou Gaëlle, un petit bonjour en passant chez toi !

Anonyme a dit…

Cette petite promenade dans le Paris des communards, de Balzac et des coupe-gorge m'a positivement éreinté.
Alors, madame Gaëlle, en l'honneur des mots, des souvenirs et des demeurés qui y sont attachés comme le vieux bagnard à son boulet, je lève cet expresso agrémenté d'un demi-sucre que je recommande à tous les visiteurs de votre excellent café, flâneurs, lecteurs, rêveurs et autres inutiles !...

Anonyme a dit…

Cette petite promenade dans le Paris des communards, de Balzac et des coupe-gorge m'a positivement éreinté.
Alors, madame Gaëlle, en l'honneur des mots, des souvenirs et des demeurés qui y sont attachés comme le vieux bagnard à son boulet, je lève cet expresso agrémenté d'un demi-sucre que je recommande à tous les visiteurs de votre excellent café, flâneurs, lecteurs, rêveurs et autres inutiles !...

Anonyme a dit…

Anonyme, c'est vite dit. La prochaine fois, je tâcherai quand même de ne pas bégayer.
Posté par Delest.

Gaëlle a dit…

Coucou ma Free ! Je suis absente en ce moment, j'espère que tu m'excuses de répondre si tard à ton gentil comm. Je t'embrasse !

Bonjour à toi aussi, Anjelica ;-))

Cher Anonyme, je vais prendre un expresso avec vous, tiens. Et vivent les inutiles, alors ?...
Vous m'avez fait rire avec votre bégaiement. Surtout revenez quand vous voulez !

Anonyme a dit…

C'est drôle... je viens de tomber par hasard sur votre site... je regarde le profil... et je m'essuye les yeux plusieurs fois... mais non... votre profil n'est pas le mien !!
Je m'explique: je suis auteur, j'ai 33 ans, deux romans au compteur...
Ah ! Oui mais non... ce qui manque à moi, c'est la publication de quelque chose...
Dur dur... ouste les idées noires, je m'essuye encore les yeux, et peut-être que je me dirais de nouveau "tiens, c'est moi !"
Bref, félicitations !

Laurent L. a dit…

Chouette ! Flâneur et amoureux de Paris, me voilà reparti grâce à toi pour des heures d'évasion et de découverte. Merci pour cette présentation.

Gaëlle a dit…

Cher Thomas p., j'aurais donc un double ? Intéressant ! Je vous souhaite donc d'avoir bientôt vous aussi la chance de trouver un éditeur pour vos œuvres. Merci pour les félicitations !

Gentleman flâneur, ravie que ma petite balade parisienne t'ait plu !

Anonyme a dit…

Téoùùùùùùùùùùùùùùùùù ???
bisouuuuuuuuuuuuuuuus !

nesoispastropexigeante a dit…

Dis, quand reviendras-tu?
Dis, au moins le sais-tu?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrappe guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrappe plus.

Barbara

Livrovore a dit…

Dis-donc, je commence à trouver le temps long. A quand le prochain post ?
J'espère que tout va bien pour toi :-)
Bises

Yansor a dit…

merci pour ce post passionnant sur Paris, je vais l'archiver !
Et pour notre rencontre à besançon !
a bientot
Tatiana :)

Lily a dit…

Mais quand reviens-tu ?
Tu nous manques !...

Gaëlle a dit…

Free : je suis lààààààà ! Bizzz...

Loupiote : j'aime bien cette chanson mais elle fout un peu le bourdon...je l'écoutais en boucle quand j'étais une ado trop romantique pensant à l'imminence de la vieillesse et de la mort ;-) Maintenant je suis passée au dernier Delerm et ça va mieux.

Livrovore : ça va.. couci couça mais je devrais poster bientôt ! Bises !

Merci Tatiana, ce fut un plaisir de te rencontrer en chair et en os sous le soleil bisontin ! A bientôt, oui.

Lily : vous me manquiez aussi alors... je suis revenue !

Anonyme a dit…

Paris ne s'est pas faite en un jour !